Cuisine, Cinéma et Confidences: plaidoyer pour les “petits” festivals!

Par Emelie Bernier 4:00 PM - 28 avril 2024
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Comme un point d’orgue sur le Festival, le partage du pain sandwich géant a fait mouche!

Les “nuitées” ne s’y comptent peut-être pas par milliers, ni le nombre de visiteurs d’ailleurs, mais à la quantité, Lucie Tremblay et le festival Cuisine, Cinéma et Confidences osent opposer la qualité et une audace certaine.

« Ce n’est pas le Festif! », rigole l’idéatrice du festival, qui croit toutefois plus que jamais en la pertinence de rendez-vous de cette envergure, au nom de la culture avec un grand C, et de la régionalité.

Pour la première fois, le festival était présenté au printemps. Et le choix s’est avéré intéressant, selon Mme Tremblay.

« On sort de l’hiver, on se retrouve! On a combiné, en quelque sorte, le festival avec les Rendez-vous du développement durable que j’organisais aussi… Agriculture, environnement, alimentation, ce sont des thèmes qui vont bien ensemble. Et nos chefs, nos producteurs, ne sont pas encore trop dans le jus! », rigole Mme Tremblay.

La présentation d’un marché public est une nouveauté appréciée de l’édition printanière.

« La mission du festival, c’est aussi montrer qui nous nourrit et le premier marché public de l’année, en mode festival,  nous permet de retrouver les producteurs qui nous ont manqué cet hiver! Ça permet plein de nouveaux maillages! », se réjouit-elle. Elle cite notamment la visite des étudiants de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) à la champignonnière Rose et Lion et au Jardin des Chefs.

Les enfants n’ont pas été laissés pour compte durant cette édition dont la programmation comptait plusieurs événements et activités spécialement conçus pour eux. L’atelier de mixologie pour les petits, un franc succès ! Photo courtoisie Marilyn Tremblay.
Phil Comeau, réalisateur du film Femmes capitaines, Lucie Tremblay et le chef David Forbes au Bistro des Balcons. Le bistro est un nouveau partenaire de l’aventure Cuisine, Cinéma et Confidences. L’accord “mets-film” a été élaboré par David Forbes qui s’est inspiré du documentaire de M. Comeau pour un repas aux accents maritimes…

Parmi les expériences proposées, déguster un repas de produits du fleuve en visionnant le film l’Océan vu du cœur n’est pas la moins paradoxale. « Le film montre de manière assez frontale la destruction des fonds marins liée à la surpêche. Tu écoutes ça en mangeant un repas gastronomique, sur la coche, incroyable,  de l’équipe de Patrick Dubé et Sabrina Lemay du Germain Charlevoix, cuisiné avec les fabuleux produits de notre fleuve. Ça pousse à la réflexion. Savourer le Saint-Laurent fait partie de la solution, mais on n’y a pas accès! »

André Forcier et Charlotte Aubin. La comédienne, néo-charlevoisienne, est l’une des voix du festival.

Quel avenir pour le festival?

Programmer un festival de petite taille en région demeure un défi, mais Lucie Tremblay ne doute nullement de sa pertinence.

« Je veux qu’il continue, je veux qu’il fasse sa marque, mais je veux aussi qu’il grandisse sans moi! », confie-t-elle.

Liza Frulla, elle, sera de la partie, quoi qu’il advienne. “Je suis porte-parole à vie de ce festival que j’adore”, confiait la directrice de l’ITHQ alors que le rideau tombait sur l’événement. “C’est la sixième édition, la première printanière, on a trouvé la date! C’est le renouveau! Finir avec un événement, le partage du pain sandwich, où on nourrit le monde, c’est gagnant!”

Comme par les années passées, Mme Frulla amenait une délégation d’étudiants de l’ITHQ, invités à concocter un des repas gastronomiques de l’événement. Tous ont été séduits par leur première visite dans Charlevoix. “C’est une expérience unique pour nos étudiants!”

Le marché public fait partie des bons coups 2024 selon elle. “Et utiliser la rue, c’est un must! Il faut investir le coeur de la ville!”, lance l’enthousiaste porte-parole.

Liza Frulla ne manque pas une édition du festival dont elle est une porte-parole très engagée. On voit la directrice de l’ITHQ auprès du réalisateur André Forcier, lors de la soirée d’ouverture. Photo Donald Lavoie.

Parlant d’investissement, des aides pour soutenir le festival sont venues de divers partenaires, mais le financement demeure le nerf de la guerre. « Contrairement à d’autres événements qui attire 40 000 personnes et qu’on me demande à moi combien de nuits je génère, c’est un peu comme quand j’essayais de financer mes documentaires… C’est sûr que ce n’est pas des blockbusters, mais un documentaire peut changer des vies! », indique la fondatrice Lucie Tremblay.

Et la culture doit aussi palpiter hors de grands centres. « La culture il faut la vivre, la partager, et pas juste à Montréal, à Trois-Rivières ou à Québec. Moi, je crois à ça! »

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